Acte un, Chicago. Je suis né le cinq août mille neuf cent quatre vingt deux à Chicago, d'une mère Italienne et d'un père Américain. Mon père, chef d'une petite entreprise, se lamentait à longueur de journée sur son sort. Il n'avait aucune ambition, aucun rêve, et je le méprisais pour ça. Je ne supportais pas non plus ma mère, soumise à l'homme qui partageait sa vie, sans jamais prendre de décisions, se contentant d’acquis, un sourire béat aux lèvres, à tout ce que disais mon père. A l'école, je travaille dur. Pour ne pas finir comme mon géniteur, empâté dans la médiocrité, et pour pouvoir me barrer de cette ville que je ne supporte plus. Je réussis avec succès les tests d'entrée à l'université, et, la semaine suivante, me voilà dans un avion, direction New York, avec pour seuls bagages une carte bancaire réapprovisionnée régulièrement par ma mère et un sac à dos.
Acte deux, New York. J’entame mes études de journalisme dans la grande université de New York. Là-bas, je me sens bien. Je rencontre des gens brillants, intéressants, mes études me stimulent, et j'adore New York. Sérieusement, j'adore cette ville. Après avoir brillamment passé ma licence, je postule pour un poste de rédacteur au New York Times. Grande surprise pour moi, je décroche le boulot. Il me faudra un peu plus d'un an pour être promu au rang de rédacteur en chef. C'est là que je rencontre Dianna. Elle venait d'arriver, c'était la petite nouvelle qui débarquait de sa bourgade. Elle venait de finir ses études de journalisme, et je me revoyais, à sa place, un an auparavant. Bien vite, je me pris d'affection pour elle. Et, un beau soir, je me décidais, et l'invitais à dîner. Quelques temps après, nous nous fiancions. Puis, nous décidâmes d’emménager à Pula, sa ville natale.
Acte trois, Pula. Pula... C'était donc ça, la ville natale de ma chère et tendre. Habitué depuis mon enfance à de grandes métropoles, je ne m'attendais vraiment pas à aimer cet endroit. Et pourtant... Le calme, la proximité entre les gens, c'était tout le contraire de New York, et, pourtant, je me sentais bien en permanence. Enfin, presque. Car je peux vous dire que rencontrer la famille d'Indianna n'a pas réellement été une partie de plaisir. Mais je pense leur avoir fait bonne impression. Même si j'avais plus l'impression d'être à un entretien d'embauche qu'à un dîner familiale, et que Dianna ne faisait rien pour me rassurer. Au contraire, elle était presque plus stressée que moi ! Peu de temps après notre arrivée, nous avons également ouvert un journal de mode. C'est pas vraiment mon truc, mais Dianna s'occupe de tout ce que je n'arrive pas à gérer. Vraiment, on fait une bonne équipe. Enfin, ça, c'était avant la rupture, il y a quelques mois. Je ne pouvais plus vivre avec elle. J'avais l'impression d'être seul, qu'elle ne me calculait même plus. J'ai même émis l'hypothèse qu'elle puisse avoir un amant. Après une "conversation", si on peux appeler ça comme ça, nous avons rompu. Où, plutôt, je me suis enfui. Mais, ça, c'est du passé. Car, depuis que Julian a eu son accident de voiture, nous avons repris notre relation de plus belle. Je sais que c'est triste d'être heureux du malheur des autres, mais, franchement, je suis bien content de retrouver ma fiancée.